Gestion des risques dans les haricots secs : faire analyser le sol pour le NKS
Les producteurs de haricots secs comestibles de l’Ontario sont des agriculteurs de premier ordre. Ils investissent beaucoup de temps et d’argent dans la gestion de cette culture à risques élevés, mais qui demeure rentable. Toutefois, pour que cette culture demeure profitable, les producteurs doivent connaître l’état de leurs champs en ce qui a trait à la présence de nématodes à kyste du soya (NKS).
Le NKS est maintenant présent dans 22 comtés (figure 1), y compris les principales régions productrices de haricots secs comestibles de la province. De récents relevés dans le Sud-Ouest de l’Ontario ont révélé que le NKS était présent dans 80 % des champs ayant fait l’objet d’analyses. Malheureusement, le NKS continuera de se déplacer à travers la province vers des champs et des comtés qui n’étaient pas infestés auparavant.
Le NKS peut se reproduire sur tous les types de haricots secs et nuire aux rendements. La sensibilité des haricots secs au NKS dépend de la catégorie commerciale et peut aussi dépendre du cultivar. Bien que les recherches locales sur le sujet soient limitées jusqu’à maintenant, nous connaissons les points suivants :
Les haricots aduzki sont les plus vulnérables au NKS, et plus que les cultivars de soya vulnérables; ils ne devraient pas être cultivés dans les champs infestés.
Les haricots rognons et les haricots canneberges affichent un taux de reproduction du NKS similaire ou légèrement inférieur à celui des fèves soya vulnérables.
Les haricots ronds blancs affichent habituellement un taux de reproduction du NKS inférieur à celui des fèves soya vulnérables, mais ils ne sont pas résistants et les différences peuvent être importantes selon les cultivars.
Les haricots noirs semblent les plus tolérants au NKS parmi les haricots secs comestibles, et ils sont habituellement beaucoup plus tolérants que les fèves soya vulnérables.
D’autres types de haricots secs, comme les haricots otebo, n’ont pas encore été testés localement.
Des chercheurs du Dakota Nord ont mené plusieurs études sur le NKS dans les haricots secs qui confirment les observations ci-dessus, bien que les cultivars à l’étude aient été souvent différents de ceux qui sont couramment cultivés en Ontario. Des rapports récents en provenance des États-Unis signalent que le NKS constitue une menace majeure qui limite les rendements de haricots secs comestibles au Minnesota et dans le Dakota Nord, ce qui s’applique aussi à l’Ontario. Des études menées localement sur le NKS dans les haricots secs portaient notamment sur les cultivars couramment utilisés dans chacune des catégories commerciales mentionnées ci-dessus, mais aucune recherche poussée sur la vulnérabilité par catégorie ou cultivar n’a été effectuée. Parmi les données disponibles, l’évaluation des kystes pour chaque cultivar est assez variable d’une année à l’autre et entre les différents essais. Les données disponibles ne donnent pas de résultats sur les rendements.
Il n’existe pas actuellement sur le marché de cultivars de haricots secs résistants au NKS, bien que des chercheurs américains aient entrepris des croisements pour l’acquisition de résistance. Il n’existe pas non plus de produits de traitement foliaire ou des semences homologués pour la lutte contre le NKS dans les haricots secs. Chris Gillard, du campus Ridgetown de l’université de Guelph, a commencé à évaluer l’efficacité de produits nématicides pour le traitement des semences de haricots secs; les produits sont homologués pour le soya. VOTiVO, ILeVO et Clariva ont fait l’objet d’essais en chambre de croissance dans un environnement contrôlé, mais les résultats ont été inconsistants. Seul ILeVO a donné quelques résultats consistants en matière de réduction du nombre de kystes racinaires. Il se peut que ces produits soient utiles dans les haricots secs, les essais en chambre de croissance n’ont pas porté sur les rendements, et, pour le moment, il n’est pas clair que le taux de réduction des kystes sera significatif en plein champ. Des tentatives pour étudier les produits dans des champs de l’Ontario naturellement infestés par le NKS ont donné des résultats très variables.
Les symptômes de la présence du NKS dans les haricots secs seront similaires aux symptômes observés dans le soya. Rabougrissement, faible fermeture de la couverture chlorose peuvent être visibles. Les plants peuvent présenter moins de gousses ou parvenir hâtivement à maturité, et les dommages risquent d’apparaître plus tôt dans les sols sablonneux. Il arrive souvent qu’il n’y ait pas du tout de dommages sur les parties aériennes. Vérifier les racines des plants 30 à 35 jours après la levée en creusant avec soin autour de quelques plants plutôt qu’en les retirant. Surveillez la présence de kystes blanc perle à jaunes qui sont beaucoup plus petits que les nodules racinaires.
Les producteurs ontariens de haricots secs comestibles doivent gérer les risques associés à cette culture en faisant analyser leur sol pour le NKS. Prévoyez prélever des échantillons de sol cet automne, peu avant ou après la récolte des fèves. Utilisez une tarière pour prélever des échantillons à une profondeur de 6 à 8 pouces. Faites les prélèvements directement dans le rang, avant de travailler le sol. La première fois qu’un champ est examiné pour le NKS, prélevez des échantillons dans des sections du champ où le NKS est susceptible de s’établir en premier, y compris près de l’entrée du champ, le long des clôtures, dans les zones inondées et dans celles dont le pH est élevé (supérieur à 7).
Pour en savoir davantage sur le NKS et les analyses de sol, voir www.soybeanresearchinfo.com (en anglais) sous « Soybean Diseases ». Les données portent surtout sur le soya, mais l’information générale sur le NKS s’applique aussi aux haricots secs.
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Ontario’s
dry edible bean producers are top notch farmers. They invest a great deal of
time and money in managing this high risk, high reward crop. To keep the scales
tipped towards ‘high reward’, dry bean producers need to know the soybean cyst
nematode (SCN) status of their fields.
SCN is now present in 22 counties (Figure 1), including the province’s key dry bean producing regions. Recent surveys in southwestern Ontario found 80% of the fields tested were positive for SCN. Unfortunately, SCN will continue to move across the province into previously non-infested fields and counties.
SCN can reproduce on all types of dry
beans and may negatively impact yield. Dry bean susceptibility to SCN depends
on the market class and may also depend on the variety. While local research
conducted to date is limited, we know that:
Aduzki beans are the most susceptible to SCN, more so than susceptible
soybean varieties, and should not be grown on infected fields
Kidney and cranberry beans show
similar or slightly less SCN reproduction compared to susceptible soybeans
White (navy)
beans generally display less SCN reproduction than susceptible soybeans, but
they are not resistant and there can be large differences between varieties
Black beans
appear to be the most tolerant to SCN compared to other dry beans, and are generally
much more tolerant than SCN susceptible soybeans
other types of dry beans, such as otebo, have
not been tested locally
Researchers
in North Dakota have conducted several studies on SCN in dry beans which agree
with the statements above, although the specific varieties studied are often
different than those commonly grown in Ontario. Recent reports from the US have
stated that SCN is “a major yield limiting threat to dry beans in Minnesota and
North Dakota”, and the same is true in Ontario. Local studies on SCN in dry
beans have included commonly grown varieties in each of the market classes
mentioned above, but extensive research on susceptibility by class or variety
has not been conducted. Within the available data, cyst scores for each variety
are quite variable from one year to the next and across different trials. The available
data does not include yield results.
There
are currently no SCN resistant dry bean varieties available, although US
researchers have begun breeding for resistance. There are also no foliar or
seed treatment products registered in dry beans for SCN management. Chris
Gillard, University of Guelph – Ridgetown Campus, has begun evaluating the
effectiveness of nematicide seed treatment products on dry beans; the products
are registered in soybeans. VOTiVO, ILeVO and Clariva have been tested in
controlled environment growth cabinet studies but results have been mixed. Only
ILeVO has provided some consistent results in reducing cyst numbers on roots. While the products may have value in dry
beans, the growth cabinet trials were not taken to yield and at this time it is
unclear if the level of cyst reduction will be meaningful in a field scenario. Attempts
at studying the products in naturally SCN-infested Ontario fields produced
highly variable results.
SCN
symptoms in dry beans will be similar to symptoms in soybeans. Stunting, poor
canopy closure, and chlorosis may be evident. Plants may have fewer pods or
mature early, and damage may show up earlier in sandy areas. Often there are no
above ground symptoms at all. Check plant roots 30 to 45 days after emergence
by gently digging up plants, rather than pulling them out. Look for pearl white
to yellow cysts that are much smaller than root nodules.
Ontario
dry bean growers should manage their risk by testing their fields for SCN. Plan
on taking soil samples this fall, shortly before or after bean harvest. Use a
soil probe to take samples at a depth of 6-8 inches. Sample directly in the
row, before tillage is conducted. The first time a field is checked for SCN, sample
areas where SCN is likely to establish first including near the field entrance,
along fence lines, areas that have been flooded, and areas of high soil pH
(greater than 7).
More
information on SCN and soil testing can be found at www.soybeanresearchinfo.com
under “Soybean Diseases”. While the details are focused on soybeans, the
general information on SCN is applicable for dry bean growers.