Recycler pour une meilleure utilisation des éléments nutritifs du fumier
Dans une bonne partie de l’Europe, l’épandage de fumier a fait l’objet de restrictions durant la saison de croissance. La technologie y a été perfectionnée avec le temps afin de répondre à cette exigence. Ne serait-il pas intéressant d’introduire cette technologie en Ontario sans subir les mêmes restrictions sur l’épandage? J’ai demandé à quelques opérateurs à forfait ce qui les retenait d’appliquer la technologie européenne dans la province. La réponse risque de vous surprendre.
Le matériel d’épandage en Europe est réglé de manière à contrôler les concentrations de phosphore et d’azote à mesure et de les ajuster pour répondre à des niveaux préétablis. Les rampes d’épandage ont été installées comme des rampes de pulvérisateur et les tuyaux de descente flexibles (pendillards) permettent d’épandre le fumier à des intervalles semblables à ceux de buses de pulvérisation espacées de 10 po (25 cm). Le matériel a été conçu pour permettre l’épandage du fumier selon plusieurs scénarios différents en matière de cultures. Il pourrait être utilisé en Ontario pour l’épandage tôt au printemps sur des cultures de blé, sur des cultures fourragères en postrécolte, pour l’épandage en bandes latérales dans le maïs sur pied, et même dans les cultures de haricots comestibles et de canola avant ou après les semis. Après la récolte de blé, l’épandage peut être effectué sur des cultures de couverture; on peut aussi appliquer le fumier sous le couvert végétal de la culture dans le cas des peuplements de trèfle rouge. Un faible espacement permet une plus grande uniformité et un meilleur placement puisque les racines entrent en contact plus rapidement avec le fumier. Le fumier s’écoule par les nombreux petits tuyaux avec l’aide d’une série de déchiqueteurs qui broient les solides du fumier et préviennent le colmatage et les nettoyages qui prennent du temps.
Une meilleure précision dans l’épandage de fumier semble un investissement logique pour les entreprises d’épandage. Le plus grand nombre de possibilités permettant de prolonger la saison d’épandage du fumier durant les mois d’été contribueraient à compenser les coûts associés à la technologie.
Toutefois, selon certains opérateurs, ce qui compromet l’utilisation de cette technologie en Ontario, ce sont les ordures ou les débris que l’on retrouve dans de nombreuses structures d’entreposage de fumier. « On jette plein de choses dans la fosse comme s’il s’agissait d’une poubelle », selon un opérateur. On y trouve des gants en latex, des tubes d’insémination, des blocs de sabot, des verres à café en carton et d’autres déchets. Les déchiqueteurs ne peuvent pas continuellement broyer ces débris, car cela bloque les tuyaux. Les entreprises d’épandage ne souhaitent donc pas adopter ce matériel parce qu’il est coûteux et qu’ils craignent le temps et la main-d’oeuvre associés au colmatage et au nettoyage.
La contamination par les plastiques dans des rejets municipaux a restreint l’utilisation de certains de ces sous-produits dans les champs agricoles. Mais voilà que c’est aussi un problème dans les structures d’entreposage de nombreuses fermes. La population canadienne tente actuellement de limiter progressivement l’emploi des plastiques à usage unique et de réduire les déchets, alors il serait peut-être temps de former les employés, le personnel des fermes qui travaillent dans l’étable et les visiteurs à utiliser des poubelles. Des contenants pour recueillir les déchets en verre et en plastique devraient être placés dans toutes les étables, ainsi que des affiches pour rappeler à tous de ne pas jeter leurs déchets n’importe où en précisant que la fosse à fumier contient de l’engrais et une source de matière organique pour la ferme. Tout cela pourrait contribuer à modifier les attitudes concernant l’élimination des déchets. On pourrait aussi placer des grilles autour du système d’agitation ou de la pompe lorsqu’il est impossible de retirer les contaminants de la fosse.
Il est temps d’appliquer le concept des « 3-R » (réduire, réutiliser, recycler) pour mieux respecter les principes du programme 4R Nutrient Stewardship (Right source, Right time, Right place, Right rate, le programme d’intendance des éléments nutritifs du fumier : Bonne source, Bon moment, Bon endroit, Bonne dose).
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In much of Europe there have been restrictions to applying manure only during the growing season. There the technology has been perfected over time to meet those needs. Wouldn’t it be fitting to bring the technology to Ontario without the same application restrictions? I asked a few custom applicators what was holding them back from utilizing the European technology in Ontario. Their response may surprise you.
Application equipment in Europe is being fine-tuned with the potential to monitor phosphorus and nitrogen levels on-the-go and adjust them to meet pre-set requirements. Application booms have been set up to look like sprayer booms with drop hoses spread at intervals similar to sprayer nozzles on 10 inch (25 cm) spacings. They have been designed to allow manure application to occur in several different crop scenarios. This equipment in Ontario would have opportunities from early spring application onto wheat crops; or to forage crops post-harvest; to side-dress application into standing corn and even to edible bean and canola crops before or after planting. Post wheat harvest, application can occur with cover crops, including “laying down” the manure under the crop canopy for red clover stands. Narrow spacing allows greater uniformity and placement where the roots can access the manure more quickly. Manure flows through the multiple small hoses with the help of a series of macerators, capable of chopping manure solids and preventing plug-ups and time-consuming clean-outs.
Increased precision in manure application seems like a logical investment for custom applicators. The increased options for spreading out the manure application season into the summer months would help balance the cost of the technology.
However, according to some applicators, the barrier to advancing this technology into Ontario is the garbage or debris that is in many manure storages. “Everything gets thrown into the pit as if it was a garbage can” according to one applicator. From latex gloves to insemination tubes to cow hoof blocks to fast-food coffee cups and other garbage, etc., these are the items that the macerators can’t consistently chop and ends up plugging the tubes. Custom applicators aren’t willing to update to this type of equipment because it is expensive, and the fear of time and labour associated with plug-ups and clean-outs is just too risky.
Plastics contamination of some municipal waste have been a barrier to using some of these products on farm fields. But sadly, it is also an issue in the manure storages on many farms. So, in this era of one-time use plastics and waste that Canadians are slowly transitioning away from, is it time to train employees, farm staff and visitors doing work in barns to use garbage containers? Containers for plastic and glass waste should be in every barn. Signage reminding everyone not to litter: that the manure storage is the farm’s fertilizer and organic matter source, may help with changing attitudes around waste disposal. Screens around the manure agitation/pump system are an option where removal of contaminants is impossible.
It’s time to use the 3-Rs (Reduce, Re-Use, Re-cycle) to help to advance the 4R’s (Right source, Right time, Right place, Right rate) of manure nutrient stewardship.