L’automne dernier a été difficile pour bon nombre de producteurs. Des conditions humides prolongées ont retardé la récolte de soya et entraîné un report des semis de blé d’automne jusqu’à la fin octobre et au début novembre dans certains cas. Le blé n’a pas levé avant la première neige dans de nombreux champs. Bien que les semences aient germé et aient été vernalisées, les semis tardifs ont nui au tallage. Par conséquent, la gestion de l’azote sera importante en vue d’optimiser le potentiel de rendement des champs qui ont été semés tard l’automne dernier.
Dans le cas d’un champ ensemencé tardivement et dont les plants n’ont pas pu taller avant l’hiver, il est conseillé d’envisager des apports d’azote fractionnés en vue de stimuler le tallage tout en minimisant les pertes d’azote. La première application d’azote peut être effectuée de la mi-mars à la fin mars, si la température le permet. La seconde application devrait être faite entre les stades du premier et du deuxième noeud (stades 31-32), ce qui se produit habituellement la première ou la deuxième semaine de mai. Si vous souhaitez appliquer tout l’azote en une seule fois, alors il vaut mieux attendre à la fin avril afin d’éviter d’importantes pertes d’azote susceptibles de se produire dans les sols humides, plus tôt en saison.
La quantité d’azote qui devrait être appliquée à la culture de blé peut varier selon les rotations, les antécédents d’épandage de fumier, le type de sol, le cultivar semé, etc. Toutefois, lorsqu’on consulte les recommandations générales pour le blé d’automne en Ontario, on constate que les doses peuvent atteindre 120 à 150 lb/acre au total pour le blé tendre roux d’automne lorsqu’on fait aussi un traitement fongicide. Si vous ne prévoyez pas utiliser de fongicide, les doses ne doivent pas dépasser 90 à 100 lb/acre afin de prévenir les risques de maladie et de verse (figure 1).
Lorsqu’on fractionne les épandages apports d’azote, 50 à 60 % de l’apport total d’azote devrait être épandu à la première application (de la mi-mars à la fin mars), et le reste à la deuxième application (du premier au deuxième noeud). Cette quantité stimule le tallage tout en permettant d’éviter d’importantes pertes d’azote. De plus, il est utile d’employer une source d’azote, comme NAU qui apporte une certaine quantité d’ammonium et de nitrate au cours de la première application, de sorte que lorsque le plant sort de sa dormance, il peut immédiatement assimiler l’azote.
Bien que les applications hâtives d’azote puissent être efficaces pour stimuler les rendements dans le cas des semis tardifs de blé d’automne, elles sont souvent effectuées à une période où les précipitations sont plus fréquentes et où les sols sont saturés. On doit donc aussi tenir compte des risques de pertes d’azote lorsqu’on fait les applications d’engrais à cette période. Des inhibiteurs d’uréase peuvent aussi être utilisés pour minimiser efficacement les pertes d’azote.
Il peut être difficile de décider assez tôt si une parcelle de blé d’automne doit être gardée ou non. Il est donc important d’inspecter les champs au début du printemps afin d’évaluer le potentiel de survie et le degré de tallage des peuplements. Après une semaine ou deux de temps doux, les champs devraient commencer à verdir et il est alors plus facile d’évaluer les parcelles. Pour plus d’information sur l’évaluation du potentiel de survie des parcelles de blé d’automne, voir www.FieldCropNews.com. Même si l’on souhaite retarder les applications d’azote jusqu’à ce que l’on soit certain de garder son champ de blé, il faut tenir compte du fait que le retard dans le tallage aura des répercussions sur le rendement. Songez qu’une partie de l’azote appliquée à votre culture de blé sera aussi assimilable par votre culture de maïs si vous choisissez de ne pas garder votre champ de blé. La quantité qui sera assimilable variera toutefois. Il demeure toutefois important de se rappeler que l’azote n’est pas entièrement perdu et d’en tenir compte au moment de prendre les décisions à ce sujet.
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This past fall brought challenges for many growers. Prolonged wet weather delayed soybean harvest and pushed winter wheat seeding into late October and early November for some. Before the snow fell, many fields had not yet emerged. While the seed did germinate and vernalize, the late planting meant no tiller development. As a result, nitrogen management will be important in order to maximize the yield potential of those late planted fields.
If you are dealing with a field that was planted late and did not tiller before going into winter, split nitrogen applications should be considered to stimulate tillering while minimizing nitrogen losses. The first application of nitrogen can be made in mid to late March, if the weather permits. The second application of nitrogen should then be made when the wheat reaches first to second node (GS 31-32) which is usually the first or second week of May. If you wish to apply all your nitrogen in one application, then that application should be made in late April to avoid significant nitrogen losses that may occur from wet soils earlier in the growing season.
The amount of nitrogen that should be applied to your wheat crop can vary depending on crop rotation, history of manure applications, soil type, variety being grown, etc. However, when looking at general recommendations for winter wheat in Ontario, rates can be pushed to 120-150 lbs/ac total for soft red winter wheat when using a fungicide application. If you are not planning to use a fungicide, rates should not be pushed beyond 90-100 lbs/ac in order to manage disease and lodging risk (Figure 1).
When using split nitrogen applications 50-60% of your total nitrogen should be applied in the first application (mid to late March) with the remainder being applied in the second application (first to second node). This amount stimulates tiller development while avoiding significant nitrogen losses. Additionally, it is beneficial to use a nitrogen source, such as UAN, that provides some ammonium or nitrate in that first application so that when the wheat crop breaks dormancy, nitrogen is immediately available for the plants to take up.
Although early season nitrogen applications can be effective in boosting yields in later planted winter wheat, they are often applied at a time when more frequent rainfall occurs and soils are saturated. Therefore, the risk of nitrogen loss should also be considered when making these applications. Urease inhibitors can be utilized to effectively minimize nitrogen losses.
It can be difficult to determine early on whether or not a winter wheat stand should be kept. Therefore, it is important to get out and walk your fields early in the spring to assess stands for winter survival and tiller growth. After a week or two of consistent warm weather, fields should begin to green up and stand assessments can more easily be made. More information on assessing winter wheat stands for survival can be found at www.FieldCropNews.com. While you may want to delay your nitrogen applications until you are sure you are going to keep your field of wheat, delayed tiller development will have an impact on yield. Consider that a portion of the nitrogen that is applied to your wheat crop will be available to your corn crop if you chose to switch. The amount that will be available will vary; however, it is important to remember that not all is lost and to take this into consideration when making management decisions.